Appel à communication
1 Développement durable : la dimension spatiale
Dans la notion de développement durable, le rapport au temps est
clair, c'est la dimension de long terme et d'irréversibilité
qui sont privilégiées (Nicholas Georgescu Roegen) tandis
que le rapport à l'espace n'apparaît pas aussi clairement.
Certaines pollutions ont immédiatement une portée globale
(global pollution) mais le rôle du niveau local (exemple du stockage
des déchets nucléaires) est aussi important. Il s'agirait
ici d'appliquer au niveau spatial (local) le concept d'échelle (scale)
mis en avant par Herman Daly
Mais les technologies ne sont pas éternelles, et il conviendrait
également de s'interroger sur les relations entre science, technologie
et développement durable dans leur dimension spatiale : quelle est
l'échelle optimale de leur mise en œuvre tant du point de vue économique
que du point de vue de l'environnement?
À titre d'exemples, on peut préciser quelques thèmes
qui pourraient être explorés :
1. politiques d'aménagement du territoire (dynamique du territoire)
et développement durable (échelle(s) de la durabilité)
:
2. développement rural (activités productives - agriculture
- et préservation de l'environnement - sols, eau...- ; activités
non productives - valorisation économique des espaces naturels...-)
3. développement urbain et industriel : modes de transports,
localisation des activités polluantes, stockages de déchets
dangereux, ultimes,..
En relation avec les dimensions économiques et politiques du
développement durable local, on pourrait enfin s'interroger sur
des indicateurs pertinents aux différentes échelles spatiales
fournissant des repères de cohérence à la prise de
décisions collectives.
2 Construction territoriale et développement durable
La question du rapport de la firme à son espace physique d'implantation
constitue aujourd'hui à la fois un enjeu théorique et un
enjeu social, en termes d'emplois, de reconversion et de dynamique de développement
local. La pérennité d'une firme en un lieu tient à
de multiples raisons qui ne se ramènent pas seulement à des
considérations de coût liés aux effets de distance
et de transport. En effet, les firmes utilisent et construisent, sur place,
des ressources diversifiées en matière de compétences,
de relations informelles, de technologies diffuses, ... qui caractérisent
et singularisent les espaces socio-économiques locaux.
1. Tout d'abord se pose la question de l'ancrage territorial des firmes.
Comment le caractériser ? Qu'en est il des firmes et établissements
installés en dehors des grandes agglomérations?
2. Si le territoire est défini comme un construit socio-économique,
résultant des comportements des acteurs (économiques, scientifiques,
institutionnels sociaux,...), locaux et globaux, qu'entend-on par ressources
spécifique territoriales dans la mesure où elles ne sont
de simples facteurs de production caractérisées par un système
de prix relatifs? Quel est le rôle de l'appareil de formation et
sa répartition spatiale?
3. Enfin, il s'agirait de s'interroger sur la notion de cohérence
territoriale. Quel est le rôle des institutions dans la coordination
locale des stratégies d'acteurs et dans la construction de dynamiques
territoriales de développement ?
A l'égard de chacune de ces questions, on peut se demander quelle
place occupent les préoccupations environnementales et sociales
(au sens du développement durable)?
3 Développement régional et sécurité globale
La notion de développement durable est de plus en plus associée
aujourd’hui à celle de sécurité globale. La sécurité
au sens « classique » plaçait l’Etat au centre des préoccupations
de sécurité. Cette conception a prévalu jusqu’à
la chute du mur de Berlin. Il apparaît de plus en plus évident
aujourd’hui qu’un certain nombre de grands défis à venir
ne trouveront pas de solution au niveau de l’Etat mais demandent des réponses
globales. C'est, par exemple, le cas de la politique de l’eau. La rareté
de l’eau en Espagne a conduit à une grande prise de conscience des
enjeux de sécurité que l’eau pourra impliquer dans les années
à venir. La réflexion paraît beaucoup plus avancée
qu’en France sur cet aspect et semble plus en phase avec le débat
mené dans diverses instances internationales aujourd’hui. D’autre
part, la question de l’eau est envisagée en termes d’enjeux politiques
souvent conflictuels du fait de l’organisation institutionnelle espagnole
qui reconnaît aux entités territoriales infra-étatiques
des compétences très larges, la multiplication des niveaux
décisionnels donnant à cette question une dimension extrêmement
sensible et conduisant à poser cette problématique en terme
d’enjeux stratégiques.
A partir de l'exemple de l'eau ou d'autres ressources communes, plusieurs
pistes de réflexion sont ouvertes :
1. développement durable/sécurité globale, quel
est l’état de la question? quels sont les acteurs du débat
et les vrais enjeux d'aujourd'hui?
2. la participation des collectivités territoriales à
la définition de la politique étrangère de l'État
et son influence sur la prise en compte des dimensions de sécurité
globale
3. Outre la constitution d’un corpus de connaissances qui sont très
éparses à l’heure actuelle, les travaux devraient permettre
d’identifier les convergences et les disruptions notamment en Europe sur
ces questions et permettre ainsi de formuler des propositions visant à
favoriser les synergies.
4 Gouvernance et développement local durable
Les thèmes évoqués renvoient, à un moment
ou à un autre, à la dimension essentiellement politique de
la prise de décision collective. Son élaboration renvoie
à des critères et des champs multiples alors que le développement
des sciences de l'homme et de la société s'est largement
basé sur une division du travail et un cloisonnement des problématiques
et que la légitimité des sciences de la nature est remise
en question. La dimension culturelle, à côté des mécanismes
institutionnels et de la dimension politique doit sans doute être
prise en compte. Là encore des éclairages multiples seraient
les bienvenus
1. La notion de gouvernance locale, comme forme de médiation
sociale des rivalités - conflits entre acteurs, constitue-t-elle
une piste de recherche pertinente ?
2. Le développement durable est il concevable sans une adhésion
et une mobilisation des populations à travers une gouvernance concertative?
3. Comment peut on articuler les niveaux de décision de façon
à obtenir l'adhésion des intéressés alors que
les dimensions spatiales des problèmes interfèrent?
Comité de pilotage :
A. Alcouffe Lirhe Toulouse, Michel Damian (Iep Grenoble)Sylvie Faucheux,
Sylvie Ferrari (La réunion), Colette Fourcade (Erfi Montpellier),
JP Gilly (Lereps Toulouse) JA Héraud (Béta Strasbourg), Aris
Kephaliacos (Dynamiques Rurales et Lirhe, Toulouse), Bernard Labatut.(IEP
Toulouse), .Jacques Poumarède, (Lereps, Toulouse), Pascal Roggero,
(Lereps, Toulouse), Gabriel Tahar (Lirhe Toulouse), André Torre
(Inra, Corte)
Et de Barcelona, Jordi Beccaria, Xavier Freixas, Rafael Gimenez i Capdevila Joan
Martinez Alier
Page
d'accueil